Visite du musée de l’apartheid à Johannesburg

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Si la thématique du musée est assez horrible, voire complètement inhumaine ou barbare, la muséologie est exemplaire. Le visiteur est immédiatement, dès les caisses du musée, mis en situation d’éprouver la séparation, la discrimination, l’affreuse ségrégation dû fait de la couleur de sa peau, de son origine. Ce jeu de rôle introduit habilement le thème et la visite  historique relative à la période de l’apartheid en Afrique du sud. On explique après avoir traversé des cages en fer les critères de classement entre Métis, Noirs, Blancs et Asiatiques afin de leur attribuer une carte d’identité. Le fameux test du stylo est explicité : s’il tient dans les cheveux crépus l’individu est classé comme métis, s’il ne tient pas, il est classé comme Blanc.

 

Le système de ségrégation raciale, en vigueur pendant plus de 50 ans, est montré au travers des photographies, des vidéos, des présentations et des postes interactifs.

Dès l’entrée du musée, la classification raciale est présentée sous la forme de panneaux destinés aux Blancs et aux non Blancs. Le visiteur est plongé au moyen de photos et de vidéos dans une scénographie sobre et violente. On peut mesurer comment l’apartheid installa l’oppression et ses outils, son climat, ses frayeurs, ses cris, ses bruits de rafales. On a l’impression d’un pays en guerre contre une partie de sa population ; des scènes sont saisissantes.  

 

L’histoire des hommes politiques, Jan Smuts et de J.B.M. Hertzog, à l'origine de cette ségrégation raciale est présentée.  On peut y étudier des photographies du célèbre photographe Ernest Cole, qui documenta ce qu'était la vie pour les Africains du Sud lors de l'apartheid. Dans le musée, on peut compter 131 cordes suspendues au plafond. Elles représentent les prisonniers politiques exécutés pendant l'apartheid.

Une exposition est consacrée aux émeutes de Soweto de 1976 qui fut un moment crucial dans la lutte pour l'égalité. Des documents permettent d’étudier des personnages clés de la lutte anti-apartheid, dont Stephen Biko. Des vidéos relatent des moments clés de l'histoire de l'Afrique du Sud, dont la libération de Nelson Mandela, dont on peut suivre, dans une autre aile du musée, la vie de Mandela, de ses origines rurales à son élection comme président en 1994.

On peut dire que ce musée est une vraie réussite muséographique sur un thème très délicat où les mots, les images et les symboles s’entremêlent dans une perspective didactique intéressante.

Ce musée plonge le visiteur dans la machine infernale que fut l'apartheid avec ses inégalités, sa violence et sa répression : une politique coloniale de ségrégation raciale organisée, structurée, institutionnalisée et imposée par des « Blancs » tout au long du 20e s. Le musée relate aussi la ténacité d'hommes, essentiellement des « non-Blancs », qui s'engagèrent dans une lutte mortelle dans l'espoir d'obtenir l'égalité, la justice, la démocratie et des jours meilleurs.

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Visite du musée de l’apartheid à Johannesburg

Le Musée de l'apartheid, situé à Johannesburg, est le seul musée au monde uniquement consacré à l'apartheid. C’est un complexe muséal consacré à l'histoire de l'apartheid, depuis ses débuts en 1948 jusqu’à son abolition en 1994, en passant par son développement. Le contexte, tant historique que politique, de l'apartheid y est expliqué, tout comme le quotidien de la ségrégation raciale. En plus des expositions, le complexe offre un centre de documentation riche en textes, photographies, affiches et films.

Visite du musée de l’apartheid à Johannesburg

L’Afrique du Sud est une nation vibrante et diverse avec un esprit unique qui est née de débuts sombres, mais qui ont réuni les Sud-Africains ensembles. Ces débuts ont façonné dans l’adversité ce en quoi l’Afrique du Sud s’est épanouie, offrant au monde une leçon qui ne devrait jamais être oubliée.

Citation southafrica.net

Visite du musée de l’apartheid à Johannesburg

Le terme d’apartheid vient d’un mot afrikaans, signifiant « séparation, mise à part » On peut le définir comme une politique dite de « développement séparé » (afsonderlike ontwikkeling) qui affecte les populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées. La politique d'apartheid se voulait l'aboutissement institutionnel d'une pratique jusque-là empirique de ségrégation raciale (Pass-lawsbaasskap et colour bar), élaborée en Afrique du Sud depuis la fondation par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de la colonie du Cap en 1652. Avec l'apartheid, les individus était définis avant tout par leur appartenance ethnique : le rattachement territorial et le statut social dépendaient du statut racial de l'individu, du classement dans lequel le pouvoir politique l’assignait, selon ses propres critères.

Cette politique d'apartheid fut dictée par l'anxiété historique des Afrikaners obsédés par leur survie, leur peur d'être engloutis par la masse des peuples noirs avoisinants. Sur une même aire géographique, deux mondes se côtoyaient : une forme sociale « sur-développée » de modèle occidental, et une forme de société de « subsistance », au modèles économiques et culturels différents.

C’est en 1960, après le massacre de Sharpeville et dans le contexte international de la décolonisation, que les critiques internationales contre l'apartheid commencent à prendre de l'ampleur. L’Afrique du sud se verra exclue  de l'Organisation mondiale de la santé, du bureau international du travail puis du comité international olympique. Toutefois, ce n'est qu’après les émeutes de Soweto en 1976 que des sanctions internationales contraignantes (comme l’embargo sur les ventes d'armes) sont imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies contre l'Afrique du Sud. Les réformes entamées sous les gouvernements de Pieter Botha (autorisation de syndicats non blancs puis mixtes, abolition des emplois réservés, nouvelle constitution ré-instaurant de droits politiques aux indiens et aux métis, abolition de la loi sur les laissez-passer et de celle interdisant les mariages mixtes, ouverture des lieux publics à toutes les communautés) ne suffisent pas à enrayer la multiplication des sanctions internationales bilatérales tandis que les townships deviennent ingouvernables.

À la suite de l'arrivée au pouvoir en août 1989 du président Frederik de Klerk et à la libération, après 27 années d'emprisonnement, le 11 février 1990, de Nelson Mandela, chef de file de la lutte contre l'apartheid, que les dernières lois piliers de l'apartheid sont abolies en juin 1991 (notamment le group Areas Act et le Population Registration Act). Il est mis fin à la ségrégation territoriale et institutionnelle. En 1994, ont lieu les premières élections démocratiques qui désignent Nelson Mandela comme premier président noir d'Afrique du Sud. Pour avoir pacifiquement mis fin à la politique d'apartheid et mené le pays sur une voie démocratique et pacifique,  Nelson Mandela et Frederik de Klerk reçoivent conjointement le Prix Nobel de la paix en 1993. (D’après Wikipédia).

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