Travel in Barcelone
Libres Chroniques d'Août 2022. Le temps est orageux, la chaleur est lourde. La circulation automobile est importante, les piétons sont nombreux. Ils s'attroupent devant les belles façades du passage Gracia.
Je n'avais pas d'idées précises sur ce que pouvait être les Ramblas, toutefois, j'imaginais une rue plus large, quelque chose de plus attrayant. À la place, j'ai trouvé l'endroit bondé, bien trop de touristes déambulent en masse compact sur le trottoir central. En entrant dans la vieille ville dite gothique, j'ai eu l'impression d'entrer dans le film de Klapish, "l'auberge espagnole". J'ai repensé à Romain Duris effectuant un sprint dans les petites ruelles aux façades d'immeubles usées. Pour rentrer, nous avons pris un taxi, qui pour éviter une zone de travaux, s'est permis d'effectuer un long détour de manière à bien augmenter la facture. C'est comme ça pour quelques taxis par ici. Tracas de touristes qui ne parlent pas espagnol !
La cathédrale inachevée de Gaudi me semble une fantaisie architecturale, sans plus. Cependant la maison Vincente est un vrai régal, une vraie composition artistique fruit d'un imaginaire fantastique et d'influences orientales très belles. L"audio-guide délivre toutes les informations et descriptions judicieuses pour nous apprendre à regarder les structures et ornements de la maison; il nous offre quelques rêveries, le temps de rêver à ce que pouvait être une vie bourgeoise dans une telle demeure de campagne, puisque le quartier avait alors pour panorama des champs, parcs et belvédères qui accueillaient des maisons de campagne pour les riches bourgeois de la Barcelone d'à côté. La découverte du port sous la pluie plombe l'endroit. Christophe Colomb pointe des doigts l'horizon de nuages noirs. Tout semble gris.
Le bus est parfait pour découvrir la ville ses diverses rues, places et immeubles. Il est climatisé et confortable. A un arrêt, une Barcelonaise s'intéresse à mon mouvement pour réparer les douleurs d'avant bras que j'effectue au kiosque de l'arrêt de bus. La conversation s'engage plaisamment, elle me demande de lui expliquer le mouvement réparateur de mon kinésithérapeute. Elle nous donne gentiment des conseils sur la direction des bus à prendre pour atteindre le parc Guell. Une nouvelle journée dédiée aux œuvres de Gaudi s'annonce, mais cette fois-ci sous le soleil et le ciel bleu. Dans ce parc la surprise est de taille (non de pierre de taille !) en découvrant qu'il s'agit d'un endroit clos, payant, super controlé question billets à l'entrée et à la sortie (?) avec une multitude de petits vendeurs de rue, pour qui veut acheter des casquettes, des colifichets ou des boissons dans des allées étroites. C'est un peu comme si dans le parc de Versailles, des vendeurs à la sauvette étaient autorisés. Surprise et incompréhension. Si les piliers, les grottes sont visibles, les faïences des bancs imaginés par l'artiste sont invisibles, pris d'assaut par les fans du selfie. Bonjour le tourisme du selfie, on se fiche de bousculer l'autre pourvu que son instagram soit pourvu d'une nouvelle photo de soi même pour montrer au monde entier dans sa story qu'on était là. Là où se presse tout le monde (moi y compris !). Qu'importe le fait culturel, l'architecte et le contexte social de l'époque, les techniques, les matériaux, l'imagination divine mise à l'oeuvre par l'artiste, seul compte le précieux selfie. Bref semblablement faut-il être d'une génération Millenium pour comprendre cela?
Le retour est exténuant : ruelle très pentue, erreur de bus, bousculade dans le métro et tentative de vol d'un billet. Tentative, ouf ! Heureusement, la belle bleue m'attend et un super plongeon dans l'eau de mer chaude et réconfortante. La plage est belle, libre d'accès, très propre. Je me dis que le tarif excessif de la taxe de séjour touristique est au moins justifié par la propreté et l'entretien des plage. Il n'empêche que l'accueil touristique laisse à désirer : très peu de signalement des grands emplacements touristiques, pas assez d'informations pratiques, pas d'aide organisée. Le voyageur est un peu trop laissé à lui même et je vois un certain nombre de mes compatriotes abandonner leurs projets d'excursions. Qui a dit que le tourisme était renoncements, frustrations, arnaques, énervements et fatigues. Mais joie au final d'une expédition réussie !
Barcelone est une ville contrastée grande et charmante mais à éviter pour les tenants du slow tourisme ou les agoraphobes, sous peine de se retrouver hospitalisé. Trop de monde, trop de bruits et de fureur, de stress en été pour apprécier émotionnellement cette grande cité, pour rêver Barcelone telle que la cité le mérite. Se rêver Barcelonais. Faut-il y revenir durant quelques mois de basse saison pour la vivre autrement, à petits pas... Anton Gaudi n'avait certainement pas imaginé provoquer un jour un tel engouement... lui le fils de chaudronnier, mort dans la misère, renversé par un tramway.
C'est le deuxième jour de plein soleil, il fait très chaud mais c'est une chaleur agréable. Le soleil brûle. Il faut marcher à l'ombre, une ombre qu'offre systématiquement les ruelles du quartier gothique. Nouvelle surprise de taille, il est impossible de prendre en photo, la cathédrale gothique de Barcelone sans échapper à une publicité géante en façade, d'une grande marque de téléphone ; je trouve cela terriblement honteux. C'est rabaisser le patrimoine architectural que d'imposer à la vue le téléphone portable du mécène qui participe aux travaux de réparation. Imaginons cela également dans la galerie des glaces à Versailles, quel effet cela ferait-il au touriste ? Je suis passablement agacé de plus d'apprendre que l'entrée de l'église est payante tout comme à la Sagrada. Je refuse de payer la visite d'une église qui est lieu de recueillemment avec soi même ou avec Dieu si on y croit. A chacun ses principes. Plus rien de sacré dans ce business monde !! Donc je passe mon chemin, tout en pensant que Barcelone est avant tout un shopping touristique. Où se trouve l'authenticité des choses ? Le touriste n'est pas une vache à lait ! Je m'interroge alors sur la réputation de Barcelone : n'est-elle pas surfaite? Bon, mon énervement me rend passablement méchant...
La visite du musée Picasso est enchantante. Outre un fond documentaire qui m'intéresse peu, les salles de ses superbes premiers tableaux, de ses esquisses dessinées, et de sa fameuse Jacqueline donne à voir d'autres perspectives picturales de l'artiste, très instructives. Ses compositions étaient parfaites, sa technique classique savamment maîtrisée avant qu'il ne fasse le choix du cubisme. Je ne résiste pas à l'achat en boutique d'un livret qui rassemble quelques propos significatifs de l'artiste sur la peinture, livrés lors de diverses interviews. Pour qui s'intéresse à Picasso, un Paris - Barcelone entre les deux musées Picasso s'impose !
A 18h, le grand avantage de Barcelone est de pouvoir se rafraîchir en allant plonger dans la Méditerranée, avant de démarrer la soirée en dégustant quelques tapas et cervezas. La plage longue de 4 km et demi est parfaite, ou presque, car pour une place citadine, il manque des cabines pour se changer et s'habiller avec sa tenue balnéaire ad-hoc, ainsi que des consignes pour y déposer ses objets. Vous me trouvez peut-être compliqué, mais cela existe dans d'autres cités balnéaires de renom. Au 4e jour la chaleur s'accroît, c'est normal nous sommes début août. La journée fut marquée par la visite de l'ancien monastère de San Pau Del Camp. Nous étions les uniques visiteurs de cet exceptionnel endroit de facture romane. C'est en effet l'un des plus anciens monastères de Barcelone. Son église et son cloître concentrent les principales caractéristiques de l'art roman. Les arcatures polylobées du cloître en font un petit bijou. On y vit un petit moment serein d'éternité, volé au milieu de l'agitation de la grande cité. La construction du cloître date du 18e siècle; les arcatures polylobées de 3 ou 5 lobes forment un élément singulier unique de l'architecture romane européenne. Les arcs reposent sur des colonnes géminées. Sur les chapiteaux originaux du cloître, on observe des motifs végétaux, des figures d'animaux fantastiques, des sirènes, des luttes entre guerriers et lions ou des monstres ainsi qu'un certain nombre de scènes bibliques. L'église reconstruite au 12e siècle est aussi de style roman. L'intérieur est formé d'une nef principale, d'un transept et sa croisée, couronné par une tour lanterne. À l'extérieur, on observe le frontispice de l'église qui est composé de deux niveaux maintenant la symétrie par rapport à l'axe central de la façade. Au niveau inférieur, on trouve le linteau, le tympan qui représente le Christ en Majesté avec les apôtres Saint-Pierre et Saint-Paul. Dans la partie inférieure, on observe deux chapiteaux datés du 7e ou 8e siècle qui selon la brochure du site pourrait provenir de l'ancien bâtiment d'époque gothique. Pas loin, le palais Guell est une œuvre de Gaudi. En face le hall d'entrée de l'hôtel portant le nom de l'artiste présente un banc en céramique construit à sa manière. La Palau Güell de Gaudí a été construit entre 1886 et 1890, tout près des célèbres Ramblas. C'est un palais moderniste construit pour le riche industriel et armateur Eusebi Güell qui était un fervent amateur des œuvres de Gaudí et son mécène. Ce fut sa première véritable grande commande. L'intérieur est spectaculaires avec des formes inimitables, des décorations uniques en leur genre. La terrasse est enchanteresse, le rêve d'un conte de fée avec ses cheminées et canaux de ventilation en faïences diversement fantastiques. Le bâtiment est classé dans l'inventaire du patrimoine mondial de l'UNESCO. Moins connu, il mérite la visite pour cerner la personnalité artistique de Gaudi.
En conclusion. La plage et les baignades en mer ainsi que le formidable musée Picasso me réconcilient avec Barcelone. Le quartier gothique mérite de prendre le temps d'y flâner. Le passage Gracia avec ses belles demeures de Gaudi ou disciples ne manque pas de charme. Les collines alentour très arborées et le parc Guell donnent d'excellents points de vue. La restauration va des plats traditionnels catalan ou espagnol aux chaînes d'esprit Vegan, elle est très variée et constitue un atout majeur. Vraisemblablement, Barcelone est plus agréable les jours de printemps ou d'automne, lorsqu'elle se libère des hordes de visiteurs...
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